« Enfant je me posais beaucoup de questions sur les humains et je mourais d’envie de faire partie de quelque chose de collectif sans savoir comment faire. Je n’osais pas, de peur de mal faire, ne comprenant pas très bien les autres, ayant un peu peur de leurs éventuels sarcasmes ; ce qui produisait l’effet inverse souhaité car, me posant trop de questions je restais isolée.
J’ai compris bien des années plus tard que pour avoir la possibilité de faire partie d’un groupe soudé, il faut faire appel au don de soi inconditionnel.
Pour Alain Caillé et Jean-Edouard Grésy auteurs de La révolution du don, c’est en effet le don qui crée le lien. Ils vont plus loin : « le don part certes d’un élan de générosité sincère où l’intention porte sur la création et l’entretien du lien et où il serait mal vu de vouloir tirer profit ou marchander les éventuels biens qui circulent dans les dons et contre-dons. […] En plus de la réciprocité, il doit nécessairement y avoir un équilibre entre le reçu et le rendu dans les relations. […] L’enjeu n’est pas d’être quitte, mais de chercher à rester en dette pour continuer à avoir envie, pour éprouver le plaisir de donner sans compter. »
#FiniMoiJeOnVeutDuNous – voici une action pour créer du lien et être dans le don. En complément des 365 pratiques du livre « Moteurs d’engagement », il nous est conseillé de partager du feedback. Parfois les managers non formés à l’animation de leurs équipes escamotent la relation car ils ne sont pas à l’aise. Ils peuvent être formés à l’art du feedback. Il s’agit d’échanger avec son équipe sur les moments où l’on s’est sentis au top, ceux où l’on a ramé, sur ce que l’on aime bien dans la relation ou ce que l’on aimerait voir évoluer. Un feedback est encore plus riche quand il n’est pas juste donné mais également partagé et reçu de son manager ou de ses équipes car sans feedback nous avons le sentiment d’être inutile et de ne pas être digne d’être là.
Une absence de feedback est une forme d’agression.
Un feed-back est un cadeau pour lequel on peut dire merci.
Une cliente me confiait avoir vécu des situations de travail horribles avec un supérieur tyrannique qui lui résuma un jour son style de management par cette phrase choc : « A partir d’un certain niveau on n’est pas obligé de dire Merci ». C’est précisément tout l’inverse qui permet de booster l’esprit d’équipe et l’agilité : envoyer des mails juste pour dire merci c’est normal, redire merci lorsqu’on croise la personne, s’excuser si par manque de temps nous n’avons pas répondu à une demande… Au-delà d’un minimum de considération c’est ainsi que la vocation économique de l’entreprise s’aligne aux objectifs d’entreprise responsable. »
Rappel du contexte de ces billets : des individus reliés font preuve de plus de tolérance, participent de façon honnête à la co-construction, collaborent avec curiosité, partagent l’information en confiance, gagnent du temps grâce à la spontanéité organisationnelle qui en découle et sont en meilleure santé. Créer des liens ou du lien, c’est ce qui fait que l’on connait des points communs avec ses collègues et managers, que l'on se sent reconnu en tant qu'individu faisant partie de "quelque chose", que l’on a quelqu'un à qui parler quand ça ne va pas ou que le contenu ne passe plus. La présence ou l'absence de ces liens fait que nous sommes engagés ou non, dans nos projets, dans une équipe. Au travers de ces posts la WE box a choisi de diffuser un art de vivre professionnel reliant et performant.
Billet d’Alexia de Bernardy
Fondatrice
la WE box
