Témoignage : Pour développer sa posture de leader.
Découvrons ce mois-ci le témoignage de :
Vianney Tuffal
Directeur Général Adjoint
Waterair (29 pays, 350 salariés)
« Pour développer sa posture de leader il faut à la fois faire rêver ses équipes – trouver quelque chose d’entraînant, qui fasse sens, dans lequel les gens aient envie de se donner – et peupler ses rêves – idéalement avec ses équipes. Or il est très difficile de raconter une belle histoire si on est en décalage avec le quotidien des équipes. Sinon, à leurs yeux, le « projet d’entreprise » c’est du cinéma.
Proximité sur le terrain
Je me déplace pour aller au contact à la moindre occasion. J’y vais surtout pour me concentrer sur l’essentiel : m’intéresser au quotidien des personnes. Ainsi je fais la tournée avec les commerciaux et les techniciens, je me balade dans les couloirs pour discuter notamment avec les n-2, je me glisse dans la chaine de fabrication pour comprendre ce que signifie vraiment de déplacer des palettes…
Mouiller ainsi la chemise sur le terrain quand on vient d’être nommé DG crée la confiance, ça rassure que le patron s’intéresse au métier. Cette accessibilité fait prendre « la greffe de la relation » avec les équipes. Ensuite cette présence sur le terrain permet également :
· de savoir comment se passent les choses pour être plus précis et plus crédible sur les sujets ;
· de comprendre là où on peut déléguer ;
· de se faire sa propre opinion étayée avec des faits, pour avoir un vrai débat.
En entreprise lorsqu’un nouveau DG arrive, c’est à lui d’aller se bouger pour frapper à la porte de ses équipes et comprendre comment se passent les choses.
Temps long
Une fois cette relation instaurée on peut emmener les équipes vers un projet, un rêve à long terme qui se raccroche à l’ADN de l’entreprise. Le manager de proximité est souvent happé par le quotidien, mais plus on monte, plus on a le devoir de partager ce rêve. Quand le patron se fait plaisir dans la technique, les chiffres ou l’expertise, il casse le rêve de l’aventure humaine. Il y a peu de managers qui prennent le temps de construire ce rêve pour leurs équipes car c’est un choix engageant et risqué, un travail personnel que tout le monde n’accepte pas de faire. Ce temps est antinomique avec l’envie d’avoir les yeux uniquement rivés sur les résultats mensuels.
Trouver son style pour embarquer
Personnellement j’adore dessiner et j’en ai fait un point d’appui managérial. J’ai toujours un paperboard à portée de main. Le dessin permet à tout le monde de s’approprier les sujets : on montre les interfaces, où ça va, d’où ça vient, pour visualiser et comprendre les tenants et les aboutissants de ce que l’on fait. Dessiner casse les silos, permet de prendre du recul et donc de convaincre. »